Re: Saison de la Mer 1622
Les bêtes sont bâtées, les rôles sont clairs.
Alors qu’Aardîn mènera le troupeau, Sabeena demande aux autres de s’approcher. La chamane s’accroupit et coasse comme une grenouille. Sa peau vous semble plus verte et sa bouche plus grande. Puis d’un coup, Sabeena bondit, emmenant la troupe avec elle. Le choc est rude au décollage, mais la trajectoire est assez plate pour que votre envol soit finalement assez lent. Après quelques minutes vous atteignez une centaine de de mètres et montez toujours lentement, à vitesse de marche. Seul Elmond et sa chouette est habitué à voir le monde d’en haut. Après quelques heures, aidés par un ciel d’une clarté inhabituelle, vous pouvez embrasser tout Prax du regard.
À l’ouest, les montagnes de la Passe du Dragon se distinguent nettement, comme découpées au couteau dans l’azur. Dominant tous les sommets, comme un pilier soutenant le ciel, Kero Fin et son chapeau de glace s’élance à 9000m d’altitude.
Au sud, vous parvenez à distinguer le bleu sombre de l’océan qui peu à peu, s’éclaircit pour se mêler au loin au ciel.
Au Nord, la masse sombre des montagnes du Bois de Fer, nettes et acérées comme une dent de dragon, barre votre vue. À leur pied, au niveau des falaises où Zola Fel plonge dans la vallée, une énorme masse brillante reflète le soleil et brille comme une étoile diurne : ce sont les chutes du Saut complètement solidifiées en un gigantesque mur de glace.
À l’est, l’étendue ocre de Désolation disparaît peu à peu dans le poussière et l’air humide. Vous y distinguez même des nuages ! c’est là qu’est votre salut.
À vos pieds s’étend la vallée de Zola Fel. Ce ruban habituellement vert en cette saison est désespérément jaune et sec. Le fleuve majestueux dont la crue fertilise la terre en es réduit à une maigre rivière pétrifiée par le gel blanc.
Mais Sabeena a beau chercher, elle ne s’est jamais approchée du fleuve dans ce coin, et son bond vous amène un peu trop près des collines d’Eiritha, si bien qu’Aardîn doit vous attendre un long moment. (échec)
Et pendant que la plupart d’entre vous admirez le paysage, le dragon Krang, à la recherche de proies, s’attaque à vos bêtes. Les bêtes affolées se dispersent et la mule de Csempe (j’ai tiré au hasard) est emportée sans qu’Aardîn ni Iboûn ne puissent y faire quelque chose.
Cahin-caha, vous continuez à petits pas en faisant comme de coutume le tour du comté pénible. La route est déserte, même pour cet endroit peu fréquenté mais habituellement tout de même un peu parcouru en cette saison. Cette tranquillité vous est déconcertante, comme si vous étiez isolés dans un monde alternatif silencieux.
Akka aux pattes courtes n’est pas lourde, mais sa hache pèse, et peut-être que son odeur animale gêne aussi les montures. Pour suivre le rythme, elle doit rester montée et ne soulage aucune bête. (échec)
Minsc tente de parler aux bêtes avec l’aide harmonieuse de Csempe, mais les beaux discours ne reposent pas et les bêtes semble peut sensibles à l’aura de Csempe. (J’ai affecté le support de Csempe à Minsc. Échec)
Enfin, Elmond tente d’organiser le tout et de gérer la caravane, mais la situation le dépasse et il ne fait que fatiguer encore plus les bêtes. (échec).
Gadjila, qui reste passive lors de cette action, probablement trop accaparée par ses plans, n'est qu'un poids de plus (qui donne + 3 à l'opposition).
Finalement, votre expédition tourne au désastre [Je n’ai jamais vu une telle série d’échecs].
C'est avec soulagement que vous approchez enfin du fleuve. Vous rencontrez d'abord un hameau abandonné. Les herbes hautes habituelles ont été coupées. Au moins nul ne vous prendra par surprise. Un ou deux morts errent, faisant semblant de cultiver une terre dure comme la pierre et que vous renvoyez sans souci chez Ty Kora Tek (la déesse tellurique de la mort). Pas de cri d'oiseau, pas de vol d'ibis, de canard ou de poule d'eau. Pas de coassement de grenouille, pas d'odeur de vase, l'endroit est comme gelé et mort. D'ordinaire le fleuve est large en cette saison, grossi par la fonte des neiges. Mais cette année, la plaine alluviale reste sèche et ne sera pas fertilisée par Zola Fel. Et lorsque vous parvenez à la rive, l'onde majestueuse est remplacée par une terre craquelée. Tout au fond de son lit coule sous une surface gelée une maigre rivière, hantée par les esprits des poissons morts qui flottent au-dessus.
Vous arrivez au bout de 9 jours, vos bêtes sont épuisées et vous aussi, l’une d’elle est même morte. Espérons que Morando arrivera à temps à Pavis.
La glace est assez épaisse pour être franchie. 2-3h plus tard, vous arrivez à Garhound. Des mendiants affamés et frigorifiés quémandent quelque nourriture ou mieux, une fourrure. Certains se trainent péniblement, le corps transpercé par des engelures abominablement douloureuses. Le village est enceint de murs dont les portes restent désespérément closes et sourdes à cette misère.
This message was last edited by the GM at 07:43, Wed 14 July 2021.