Re: Temps Sacré à Dyskund
Le chaman plante une torche par terre et empoigne son large tambour dĂ©corĂ© qu’il lève devant ses yeux en clamant « vous m’aiderez Ă trouver les forces et les esprits qui me seront utiles ».
La faible lumière de la torche diffuse Ă travers la peau dont les motifs animaux apparaissent en ombre kralorĂ©lennes. Les tremblements de la flamme semblent les animer. Le chaman tape le tambour de sa baguette, danse et en appelle aux ancĂŞtres et Ă ses esprits auxiliaires. Les coups se rĂ©verbèrent dans la caverne, augmentant l’effet hypnotique et pĂ©nĂ©trant vos entrailles. Durant de longues minutes qui vous semblent des heures, il danse, chante et frappe. Soudain, il se tourne vers vous et c’est son ombre qui se dessine maintenant sur la peau. Il est passĂ© de l’autre cĂ´tĂ©.
Il interpelle AardĂ®n avec une voix de crĂ©celle « AardĂ®n, chef du clan de Dyskund, nomme-moi tes ancĂŞtres nobles, montre ton autoritĂ©, dis-leur d’appeler les fantĂ´mes et enjoins Ă ces âmes perdues de me suivre. »
Et durant tout le temps qu’AardĂ®n s’emploie Ă faire preuve d’autoritĂ©, le chaman intervient pour le corriger « Ne sois pas si timide, tu es un chef, secoue-les nom de Daka Fal ! » en s’inclinant pour appuyer la lĂ©gitimitĂ© d’AardĂ®n.
Toujours dansant et frappant son tambour, il s’accroupit devant Gadjila et la fixe par en-dessous avec des yeux profonds comme les enfers : « toi, la femme, charme ces âmes en peine, rappelle-leur que la vallĂ©e se dĂ©sole de leur sort et qu’il vaut mieux qu’ils me suivent plutĂ´t que de pĂ©rir sous le feu de l’esprit-femme-bleue. »
De mĂŞme que pour AardĂ®n, Gadjila doit entendre des exhortations du genre « Femme, donne-leur envie de t’Ă©couter, dĂ©croche ta fibule, danse un peu, que Wakboth ! » Et il mime des gestes scabreux pour encourager les hommes et rendre jalouses les femmes.
Il se met à quatre pattes et approche de Minsc, poussant des grognements et des mugissements de taureau en grattant le sol. « Montre-moi comment tu as combattu face aux morts-vivants dans la Bataille Éternelle, affaiblit le pouvoir qui les empêche de rejoindre les enfers ! »
« Minsc, c’est comme ça que tu as attaquĂ© les morts ? Du nerf, du nerf ! » et il mime le taureau qui mugit ou les morts-vivants qui s’enfuient et tombent sous les coups du guerrier.
Puis il se recroqueville et, toujours battant le tambour, s’adresse Ă Akka. « Prends ta hache ! » lui crie-t-il. Et lorsque la cane tient fermement son arme consacrĂ©e, il rampe jusqu'au bord de la fosse et hurle « Par le pouvoir de la Mort, tranche les liens qui les retient ! »
« Ne reste pas plantée là à ne pas savoir quoi faire de ta hache, tape dans le tas ! »
Au moment oĂą Akka s’exĂ©cute, fendant l’air, il se dĂ©tend et plonge dans la fosse en criant, pour disparaitre avalĂ© par l’ombre au fond du trou. AardĂ®n peut voir tous les fantĂ´mes le suivre dans les tĂ©nèbres, accompagnĂ©s par les ancĂŞtres et les esprits auxiliaires. Si vous approchez des torches, il les verra ĂŞtre absorbĂ©s par le sol, leurs visages soulagĂ©s par leur libĂ©ration. Le chaman git Ă plat ventre, les bras Ă©cartĂ©s comme s’il essayait d’enlacer Ernalda, immobile et silencieux -mais Gadjila sent bien qu’il vit.
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