En route vers Désolation !
In reply to Maistre Zit (msg # 2):
Akka galope, restant comme elle le peut sur le dos de sa petite femelle impala nerveuse, comme toutes celles de sa race. Son regard est fixé sur le nuage de sable à l'horizon, qui ne semble pas se rapprocher… Elle manque tomber fréquemment, mais se rattrape toujours de justesse, elle n'a pas l'habitude de chevaucher seule.
De temps en temps, dans un brouillard étrange, les foulées de l'animal se font plus souples et régulières, un espèce de roulis qu'Akka comprends instinctivement. Quand elle regarde l'animal, il s'est transformé en gros bipède indistinct, qui avance à une allure telle que pendant ces périodes, Akka arrive a gagner sur le nuage de poussière. Puis les sauts erratiques de l'impala reviennent, épuisants si ce n'était la résistance quasi inépuisable d'une Babeester Gorienne en chasse.
Tout a coup il fait nuit, et Akka approche en rampant les feux d'un campement, entouré de gardes à peine discernable dans le noir. On les distingue tellement peu que leur visage semble caché… est-ce des cornes sur leurs tête? Elle approche des brasiers en se coulant dans l'ombre, elle sait que sa cible est proche, son instinct de chasseresse ne la trompe pas. Elle n'est plus la canette grassouillette de son enfance, mais une tueuse qui arrive a la fin de sa traque! Elle se coule de flaque d'ombre en flaque d'ombre, invisible aux gardes pourtant attentifs. Elle longe en courant une corniche rocheuse instable, des pierres roulent et rendent nerveuses les montures entravées non loin, des sables apparemment. et saute devant le foyer principal. Tous ses ennemis, car ils le sont tous, c'est sur, sont en grandes robes de bure, silhouettes fantomatiques dans l'obscurité. Leur chef se retourne, et c'est bien lui, Epiméles, le marchand Lunar! Tout a coup tous les visages se tournent vers Akka, elle est maintenant repérée. Ils ont tous le visage d'Epimélés, mais sont en même temps tous des broo cornus à pattes de chèvre. Le chef, dont elle sent qu'il est la clé, est surement le seul vrai Epiméles, mais comment faire? la magie rouge chaotique l'a multiplié à l'infini, comment trouver le bon? Le jambes et les bras d'Akka se couvrent tout à coup de tatouages et de teinture rouges et noir, pendant qu'elle boit une rasade de bière de sang sortie de sa besace. Et maintenant elle voit l'homme (bien sur, un homme!) qu'elle cherche distinctement, il cherche a fuir pendant que la masse de ses faux frères va la submerger!
Sa hache entre en scène et elle tranche dans la foule un passage, des flashs remplaçant par instant pour une fraction de seconde ces brous à tête humaine par des animaux praxiens immondes et purulents, suintant le chaos. Elle arrive à progresser mais fini par s'enliser dans un bain de sable sanguinolent, les tripes et les corps déchiquetés ne lui permettent plus d'avancer… Elle va perdre sa cible et Ernalda va mourir par sa faute!!! Elle en pleurerai de rage, continuant à massacrer autour d'elle, la hache massacrant tout, sans cesse et sans cesse, cela semble durer des jours, le temps est infini…
Dans le lointain pourtant quelque chose de nouveau se produit, un mugissement d'abord presque inaudible, puis se rapprochant de plus en plus, jusqu'à dominer le fracas des armes! Un énorme taureau blanc surgit et déblaie tout sur son passage, les naseaux fumants. Il éventre et repousse la masse innombrable comme des fétus de paille, ses sabots provoquant des grondements de tonnerre terribles. Akka peut passer, elle se rue en avant sur les traces d'Epimelés qu'elle distingue clairement sur un sol pourtant parcourus par des milliers de broos quelques instants auparavant!
Elle fonce en avant, titubante et ivre de sang, sa cible ne peut lui échapper! Voit-elle du coin de l'œil des rhinocéros blancs et une espèce de grand bipède emplumé chasser les broos à la suite du taureau? Tout cela est vraiment flou!
Elle est soudain, sans transitions, juste derrière le fuyard. Il se retourne soudain, un grand bâton entre les mais, sa cape tombe, et il ricane en regardant Akka "je vais te massacrer à nouveau, insignifiante créature!" rugit-il, soudain énorme, des tentacules rougeâtres qui sortent de la bouche et Akka semble distinguer des ailes énormes dans son dos. Mais il ne peut rien contre la fureur de la vengeresse, qui saute et lui tranche la tête, maintenant subitement pleines de dents énormes et la peau parcheminée. Akka ne s'arrête pas et abats sa hache inlassablement, broyant tout, transformant le corps en pulpe sanguinolente. Elle ne s'arrêtera jamais, il doit payer pour tout le mal fait à Ernalda! elle continue, et là encore le temps s'est arrêté, et Akka, inlassablement, massacre le corps, des rivières de sang et de viscère montent, elle va être engloutie mais continue. Elle doit sauver Ernalda... Ernalda... ERNALDA! PAR ERNALDA, REVEILLE -TOI, AKKA!
En sursaut Akka se reveille dans les bras de l'acolyte d'Ernalda, sur sa couchette devant le foyer du temple! Akka a faillit la tuer, elle aussi, mais soudainement toute la tension accumulée s'évanouit! Dans les recoins sombre des temples d'Ernalda, en effet, les folles furieuses de Babeester Gor parviennent à trouver la paix quelques instant. Elle est enlacée par l'acolyte, elle peut même pleurer toutes les larmes de son corps, accumulée au fil des jours et de la tension perpétuelle qui l'habite. Solitaires et même rebus de la société, sans repos et toujours sur le qui-vive, les initiés de Babeester Gor ne trouvent le repos que dans le sein de leur mère, l'endroit même dont elles viennent directement (Babeester Gor n'a pas de père, mais est une pathogénèse du corps inconscient de sa mère en catalepsie, créée pour la protéger des hordes chaotiques principalement, venus pour s'emparer de la déesse de la terre nourricière. Celle-ci, pourtant signe de vie et d'harmonie, ne la juge jamais quel que soit ses massacres, et lui donne un amour intégral et sans restrictions. Peut-être peut-on voir ce même rapport entre le taureau tempête et sa sÂœur Chalana Arroy Mais cela n'est sans doute pas aussi fusionnel et inconditionnel…).
Mais ce cauchemar a un sens, et après avoir retrouvé son calme, Akka prends ses distances avec l'acolyte qui la regarde, à la fois pleine d'amour et d'incompréhension.
"Je suis restée assez longtemps ici, je dois y aller, mon rôle dans tout ça n'est pas de rester garder un temple…" Son regard dur et étrange reste impénétrable, elle n'arrive même pas a dire au revoir ni merci, et sort sans se retourner chercher sa nouvelle monture.
Il faut y aller, on a assez trainé ici. Elle est bien décidé a botter le cul de ceux qui voudraient encore faire des emplètes, et sinon tant pis, elle ira s'enfoncer toute seule dans la désolation chercher ce fameux taureau blanc. Elle crèvera de soif rapidement, c'est sur, mais autant faire quelque chose, la situation est désespérée, si même l'air vient à manquer!
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