Re: Visite
« Comment s’appelle le chien ? Wiff ? »
Wiff ! Viens mon chien, bon chien, ça » Elle lui tend un relief de son repas, un os à ronger. Wiff s’avance prudemment et lui prend l’os des mains. Elle le flatte sous l’il méfiant du molosse qui fait craquer sa côte d’agneau puis, une fois son amuse-gueule avalé, s’assoit non loin de la jeune femme et l’observe avec envie, pour le cas où elle aurait encore un os à lui donner. Puis Cristal reprend son histoire.
« Le soir même, mon père honora à nouveau ma mère. C’est peut-être en fait cette nuit-là que je fus conçue, ou peut-être une de celles qui suivit, peu importe. Mais alors que mon père dormait, il fut réveillé par ma mère qui sortait de la yourte. « Où vas-tu, femme ? » demanda-t-il étonné.
« - Quelque chose m’appelle, je dois y aller.
- Allons, allons, ce n’est qu’un rêve après ces événements. Reviens dans la yourte. » Et ainsi fit-elle.
Mais la nuit suivante fut comme la première, et la suivante encore, et l’appel était de plus en plus fort. Alors mon père finit par dire « Par mes ancêtres, on dirait que les esprits insistent. Je ne veux pas les contrarier encore au risque d’en faire des ennemis. Va-donc, mon épouse, je ne te retiendrai pas cette nuit. » Cette même nuit, donc, ma mère entendit l’appel un fois de plus. Elle quitta la couche de mon père et sortit. Plus loin, au sommet d’une colline, l’attendait un étalon blanc merveilleux. C’était l’esprit protecteur des chevaux du lac. Elle monta sur sa croupe et ils partirent au galop pour disparaître dans la nuit.
Quand elle revint au petit matin, elle ne raconta rien à mon père qui pris bien garde de rien lui demander. Peu de temps après, son ventre s’arrondit. Mon père était content, et neuf mois plus tard, je naquis, et ils me nommèrent Cristal. Mais à peine fus-je mise au monde que les vieilles venues aider poussèrent des cris de joie : il y avait un deuxième bébé jumeau. Mais leur joie se transforma vite en stupeur, car ma mère enfanta alors d’un tout petit poulain à la crinière noire comme ses cheveux. Après avoir crié à la sorcellerie et qu'il fallait appeler un chaman noir pour repousser les üörs, elles écoutèrent ma mère leur raconter qu’elle avait été appelée par l’esprit-cheval, ce que mon père confirma, et qu’il l’avait couverte, ce que mon père ignorait. Alors elles chantèrent les louanges de ma mère et du poulain.
Et c’est ainsi que naquit le cheval à la crinière noire, et c’est pour cela que je l’aime comme un frère : il est mon frère. Mais malgré sa naissance singulière, ce n’est pas une bête magique, rajoute-t-elle en souriant à Kayen. »
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